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Interview de Jean Fontayne

Jean Fontayne

Interview réalisée durant le mois de novembre 2004.

Jean Fontayne est l'auteur de Basic 3X, de JEF, des roms du DISC II et des roms du hector HRX.

Hectorvictor : Comment et quand as-tu été amené à travailler sur les Hector ?
Jean Fontayne:
C'était en 1981 (j'avais 21 ans), je sortais d'une école d'informatique et je devais faire un stage en entreprise. Parmi les stages proposés, j'ai choisi celui chez "Victor Lambda" car il était près de chez ma copine...

HV : Quel était le nombre de personnes chargées de développer le hector ?
J.F. : Quand je suis arrivé pour ce stage, il y avait Michel Henric Coll (le gérant) plus 3 ou 4 autres personnes.

HV : De quoi étais-tu chargé au sein de l'équipe ?
J.F. : Au début, je faisais des traductions de jeux venant des USA (d'Interact). Puis, la societé Victor entrant en dépot de bilan, j'ai continué mon stage en développant des programmes pour une machine à tirer les photos qui utilisait le Victor comme ordinateur pour commander les automatismes.
A la fin du stage, je me suis installé à mon compte et mon principal client était la sociéte PRIOX (le fabricant des tireuses photos à base de Victor)

Puis quand Victor a été repris par la société Micronique, Michel Henric Coll m'a proposé de travailler en 'freelance' pour celle-ci.

Je ne faisais pas partie d'une équipe au sens de personnes qui travaillent ensembles au même endroit tous les jours. La partie hardware etait sous la houlette de Monsieur Foissac (un employé de Micronique). La partie software était répartie entre différents membres.

Michel Henric Coll faisait le lien entre ces membres dont aucun ne travaillait chez Micronique.

HV : Peux-tu nous décrire l'ambiance qui reignait à cette époque ?
J.F. : Il y avait une forte concurrence entre les divers micros, en particulier entre les micros d'origine française. Le plan 10000 micros de Fabius n'a fait qu'attiser la concurrence.
Au niveau technique c'était le plein essor des microprocesseurs. A cette époque la fréquence d'horloge se mesurait en Mhz (1, 2, 4 Mhz), la RAM en Ko (16Ko, 32Ko).

HV : Qu'est-ce qui a été le plus plaisant dans cette aventure ?
J.F. : Sur le coup on ne se rend compte de rien. C'est le train-train quotidien.
C'est après, on s'aperçoit que l'on vivait les débuts de l'informatique individuelle (Familliale, disait-on à l'époque).
Je pense que ce fut la période la plus créatrice de ma carrière d'informaticien. (je dis cela avec plus de 20 ans de recul).

HV : Le plus déplaisant ?
J.F. :
-Le stress avant les salons genre SICOB.
-Les relations ambigües avec la presse spécialisée. Les tests comparatifs étaient bidons et la classification dépendait avant tout du budget publicité !

HV : Quel type de machine a été utilisée pour développer les ROMs ?
J.F. : Le Hector lui même !
Pour "flasher" les roms, Foissac avait fait un programmateur maison puis je m'étais fait une pseudo interface série avec 3 bits du port parallèle pour commander un programmateur d'EPROM.

HV : Quelqu'un avait-t-il pensé à intégrer un lecteur de disquette dans les hector à la place du lecteur de K7 ?
J.F. : Non, pas à ma connaisance. Il y a de nombreuses raisons àcela :
La principale est liée àla place :
* pour loger le lecteur 5"1/4 ( 3"1/2 n'existait pas àl'époque)
* pour loger l'électronique du controleur
NB: Le format du boitier n'a jamais changé de la premiere (interact) à la dernière version du Hector.

HV : Pourquoi deux lecteurs sur les discII, pour l'époque cela pouvait sembler riche, non ?
J.F. : Riche oui, mais très utile.
- Quand un gros programme s'exécute sous CP/M il peut récupérer la place mémoire occupée par le CCP (command.com). Ce qui fait que quand le programme se termine il faut recharger le CCP depuis la disquette CP/M.
- La place mémoire était limitée (32K, 48K, 64K maximum) Certains programmes (Wordstar, Visicalc, ...) étaient decoupés en modules (en turbo pascal on appelle ça des overlays). Le programme charge les modules depuis la disquette. Les compilateurs (Pascal MT+, Cobol 80, fortran 80 étaient répartis sur plusieurs disquettes).

Avoir deux lecteurs minimisait ces permutations de disquettes. Pour la copie de disquettes, c'était royal, car avec un seul lecteur il fallait échanger les disquettes source et destination tous le 48K !

HV : Si tu avais eu la possibilité de changer quelque chose sur les Hector, que cela aurait-il été ?
J.F. : Du point de vue architecture, l'utilisation d'adresses mémoire pour les entrées/sorties n'était pas pratique. A l'occasion du passage au Z80
il aurait fallu utiliser les ports d'entrée/sortie. (Mais cela aurait posé des problèmes de compatibilité avec les softs existant)
-Il aurait été fort pratique d'avoir un connecteur externe pour accéder aux bus. Cela aurait permis de développer des extentions.
L'ajout des lecteurs de disquettes aurait ete plus simple et moins couteux.

Pour Priox (le fabriquant de tireuses photo) j'ai utilisé un système de "piggyback" (NDR: système de fixation placé sur le processeur) sur le Z80. Ceci permit d'ajouter un coprocesseur arithmétique, un convertisseur analogique/digital, de nombreux ports d'entrée/sortie.

HV : Une anecdote ?
J.F. :A cette époque l'Internet n'existait pas. Pour envoyer mon travail de Toulouse à Paris, j'expédiais des cassettes par la poste.
Mais quand il y avait urgence, j'envoyais les cassettes par fret aérien. Deux heures plus tard, la cassette était chez Micronique.
Il m'est arrivé, en période d'urgence, d'envoyer par avion une cassette à10H, une autre à17h et une autre à 22H. Merci Internet !

HV : Une autre ?
J.F. : Savez vous que hector a été utilisé dans des bornes interactives ?
- dans les paquebots de la société "Croisières Paquet"
- dans des jardineries pour la promotion des produits "KB-jardin"
- chez des agents d'assurances pour de l'information sur les retraites

HV : En quelle année a été fondé "Algorithme" ?
J.F. : 1984/85 je crois.

HV : Peux tu nous faire un petit historique de la société ?
J.F. : Ma participation au capital a été l'achat d'un PC (30 000 Fr !) qui a servit à développer une petite activité de télématique.
Puis est venu la distribution de softs pour Hector. Comme il s'agissait surtout de jeux, je n'étais pas très impliqué.
Ma seule contribution a du être l'extention 3D pour le Basic

HV :Combien de temps a prit le développement de JEF assembleur ?
J.F. : En fait ce fut un processus constant. Je suis parti du binaire d'un petit assembleur 8080 que j'ai amélioré en fonction de mes propres besoins. Gestion K7, extention Z80, relocation etc...
Il a fallut attendre l'arrivé de l'unité de disques avec CP/M pour pouvoir utiliser un assembleur symbolique (M80). Jusque là, tout ce faisait en hexa (sauf les mnémoniques) et le JEF moniteur
a été l'outil idéal pour ce travail, à mi chemin entre le debuggeur, l'assembleur et l'éditeur hexadécimal.

HV :Quel est ton jeu/logiciel préféré sur Hector ?
J.F. :J'hésiterais entre le JEF monitor et le Basic3X
- JEF car ce fut mon outil de travail quotidien pendant des années.
- Le Basic3X (que j'ai écris avec le JEF) en souvenirs des centaines de personnes que j'ai initiées à la programmation avec ce Basic durant divers stages.

HV :Si on ne devait retenir qu'une chose à propos d'Hector ?
J.F. :C'est une machine qui a ete programmé bit par bit, octet par octet. L'optimisation est partout. C'est une mine d'intelligence, aussi bien au niveau soft que hard.

HV : Merci beaucoup pour ton temps et tes réponses.


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